Politiques publiques et trajectoires résidentielles de l’immigration algérienne

Publié le : 07 septembre 20183 mins de lecture

Thèses remarquées par le jury :  Muriel Cohen

« Des familles invisibles : politiques publiques et trajectoires résidentielles de l’immigration algérienne (1945-1985) « .

Thèse en Histoire dirigée par Annie Fourcaut, soutenue le 7 juin 2013 à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne.

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Résumé

L’immigration algérienne des années 1950-1970 reste largement pensée comme une immigration masculine et temporaire, logée en bidonvilles et dans les foyers Sonacotra. Pourtant, pendant cette période, le nombre de familles algériennes en France est passé de quelques milliers à 100 000 environ. Arrivées dans des contextes politiques et sociaux différents, avant et après l’indépendance, elles ont connu des trajectoires résidentielles variées.

Cette recherche s’est appuyée à la fois sur une analyse approfondie des statistiques et des archives administratives et politiques disponibles, sur des entretiens et les archives de Monique Hervo, « établie » dans les bidonvilles et les cités de transit de Nanterre. Elle combine ainsi l’analyse des politiques menées à l’échelle nationale, des pratiques des acteurs locaux, et de l’expérience vécue des migrants.

A partir de ces matériaux inédits, une autre image de l’immigration algérienne se dessine. Si une minorité de ces familles a connu les bidonvilles et les cités de transit, la plupart ont surtout connu comme les ouvriers de l’époque les taudis des centres villes, les chambres meublées, mais aussi pour certaines un accès précoce au logement social, qui s’est accéléré dès la fin des années 1960. Les mesures prises pour améliorer les conditions de logement des familles étrangères installées en France ont largement bénéficié aux familles algériennes – en dépit de discriminations de la part de certains bailleurs sociaux -, du fait de l’ancienneté de leur implantation et de la taille des familles.

Dans le même temps, la présence des bidonvilles a été utilisée comme prétexte à une politique d’immigration familiale discriminatoire. Cette thèse montre comment le logement a servi à sélectionner les familles algériennes autorisées à s’installer en France.

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